Oui la qualité de l’air
s’est améliorée depuis 10 ans à Paris, et nous ne pouvons que nous en réjouir.
N’oublions pas néanmoins que les niveaux de pollutions restent supérieurs à la
règlementation, notamment le long du trafic. Ainsi en 2012, 22% des parisiens
continuent de respirer un air dont la teneur en particule est non conforme aux
normes annuelles, et c’est le cas de 97%
des parisiens en ce qui concerne le dioxyde d’azote. Il reste donc
bien
du chemin à parcourir pour avoir un air respirable à Paris mais, de fait, le
premier enseignement de l’étude d’AirParif c’est que la politique des
déplacements menée depuis 2001 par notre majorité municipale est efficace pour
lutter contre ce fléau.
De façon globale, l’étude
souligne une baisse remarquable des émissions de polluants sur Paris, corrélé à
une baisse importante de la circulation automobile.
- 30% des oxydes d’azote
- 35% de PM 10 (particules)
- 13% d’émission de CO2
Cette baisse des émissions
s’ajoute une l’amélioration de la pollution de fond en Ile de France et permet
une amélioration sensible quoiqu’encore insuffisante de la qualité de l’Air à
Paris. AirParif indique que sur 10 ans la population parisienne exposée à des
niveaux annuels de particules supérieur à l’objectif de qualité a baissé de 78%
- avec cette nuance que cet objectif de qualité reste une fois et demi
supérieur à la recommandation de l’OMS sur laquelle s’appuie les études
sanitaires dont APHEKOM- ! Et ce sont 3% des parisiens qui ne sont plus
exposés à un dépassement des normes annuelles en dioxyde d’azote (40 micro
grammes/m3). Airparif montre bien dans ce cas que la baisse concerne les plus
hautes teneurs (>= 50 micro gramme) ce qui indique une baisse d’intensité de
cette pollution : en 2002 80% des Parisiens étaient exposés à des teneurs
annuelles supérieures à 50 micro gramme, ils ne sont « plus » que
45%, ce qui indique bien une baisse, insuffisante toutefois, évidemment.
L’étude évalue enfin le
poids respectifs de l’évolution des normes euros, de l’évolution de la
composition du parc, de la motorisation, de la baisse de la circulation.
AirParif indique que l’amélioration repose sur
l’amélioration générale de la qualité de l’air en Ile de France
(notamment dûe aux efforts sur le chauffage et l’industrie) et sur la politique
de la Ville qui a permis une baisse de la circulation (20%). A elle seule, la
politique de déplacement a permis à 24 000 personnes de ne plus être
exposées à des niveaux excessifs de NO2 et à 170 000 pour les particules.
Pour ce qui est de la
modernisation du Parc roulant, AirParif confirme l’effet néfaste de la
politique du tout diesel. Passé à Paris de 41% du parc en 2002 à 63% en 2012
cette motorisation émet plus de particules et plus de dioxyde d’azote que les
véhicules essences. Comme le souligne AirParif dans son communiqué, « la
diésélisation a contrebalancé les tendances à l’amélioration et explique que la
pollution n’ait pas davantage baissée ».L’étude pointe enfin que même du
point de vue de la lutte contre le réchauffement climatique, le diesel est un échec.
Les 13% d’émissions en moins s sont pour l’essentiel (10%) le fait de la
réduction de la circulation et seulement 2% dû à la diésélisation, mais ne
correspondent pas à ce que la diésélisation du parc pouvait laisser attendre.
En cause : la sous-estimation des rejets de CO2 par les constructeurs notamment
la multiplication des équipements des véhicules augmentant significativement
leur poids et in fine leur consommation. Cela me conduit naturellement à
rappeler qu’à de multiples reprises nous avons demandé au gouvernement de
revoir l’ensemble des mesures fiscales incitatives à l’achat de véhicules
diesel (bonus/malus, fiscalité du gazole, etc). Comme beaucoup, nous attendons
un signal lors de la loi de finance 2014. Tout comme nous attendons avec intérêt
la mission conduite par Denis Baupin sur les véhicules écologiques, consommant
moins de 2l au 100 Km, mieux adapté à la circulation en ville et à la
raréfaction des ressources. Le marché de l’automobile est en crise, il est
urgent de lui redonner un horizon compatible avec la santé, l’environnement et
le climat. Pour ce qui concerne la Ville de Paris : cette étude confirme
l’efficacité de notre politique visant à Faire baisser le trafic automobile
(-20% en 10 ans) au profit des transports collectifs, vélos, piétons et usage
partagé des véhicules. Voilà le levier que nous avons mis en œuvre !
L’étude en mesure l’efficacité et montre que contrairement aux évolutions
contrastés du parc roulant dans Paris et des normes euros, cette politique est
au regard de la pollution totalement bénéfique. Et comme elle dessine aussi une
ville plus apaisé et plus agréable à vivre nous avons pour l’avenir toute les
raisons de la poursuivre et de l’amplifier. A l’image d’ailleurs de toutes les
grandes agglomérations mondiales qui désormais empruntent elles aussi ce
chemin.
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