25 février 2013

La voiture partagée, vers une mobilité durable.


Photo : Thomas Weill
J'étais invité vendredi 23 février à venir débattre au forum Libération de Bobigny sur le thème "ville et voiture, la fin ?". 

Retrouvez ci-dessous et sur le site liberation.fr l'article de Constance Bénard, étudiante en journalisme à l'IPJ-Dauphine. 








Pour la première fois, l’usage individuel de la voiture diminue en France. Est-ce pour autant la fin de ce moyen de transport ? Pas tout de suite, ont répondu les intervenants du forum. Pour une transition en douceur, la tendance est à la mutualisation des véhicules.


Par CONSTANCE BENARD, étudiante à l'IPJ-Dauphine. 

«Villes et voitures, la fin ?» Au forum de Bobigny, le suspens n’a duré que le temps de la question. «La réponse est non» affirme d’emblée Thierry Viadieu, directeur du programme «Nouvelle mobilité» de Renault.
René Dutrey, maire adjoint de Paris chargé du développement durable, renchérit : «Il y a aujourd’hui des personnes "captives" de leurs voitures». Si l’élu évoque les «retraités, les personnes à mobilités réduites», beaucoup de Franciliens se sentent concernés. En bonne place parmi ces «captifs», les habitants de «lointaine banlieue».
Maxime, Bernadette et Kevin habitent tous trois en banlieue. Ils témoignent. 

Mutualiser la voiture

Alors s’il faut rouler, pourquoi ne pas rouler groupé ? La mutualisation de ce moyen de transport est une étape importante pour répondre à l’urgence écologique, soulignent les différents intervenants. «Une voiture est utilisée en moyenne entre 2 et 4%» de son temps précise Thierry Viadieu. «Chaque voiture pourrait être utilisée cinq à six fois plus».
On connaît depuis plusieurs années le covoiturage, voici venu le temps de l’«autopartage». Le principe est simple : il s’agit de mettre une voiture à la disposition de plusieurs personnes qui l’utilisent selon leurs besoins. A Paris et en banlieue, des «Autolib’» sont déjà en service. Et le phénomène s’exporte dans plusieurs villes françaises.

Une période transitoire

Pour René Dutrey, ses solutions sont intéressantes «si elles permettent peu à peu aux gens de lâcher leur voitures». Dans cette optique, Alain Meyère, directeur du département «Mobilités et transports» de l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme d’Ile de France, envisage déjà de nouvelles possibilités. «Nous pourrions mettre en place des systèmes d’allocations au kilomètre, selon le niveau de CO2 rejeté, pour encourager les gens à se déplacer autrement.»
En 2012, a déjà été lancé le «plan particule», instaurant des «zones d’actions prioritaires pour l’air». La mesure, en phase d’expérimentation, vise à restreindre la circulation des véhicules les plus polluants dans des agglomérations où la qualité de l’air est la plus mauvaise.
Un panel de solutions qui s’appuie sur un changement des mentalités. «Quand on touche à la voiture, on touche à la propriété. Cela est souvent vécu comme une atteinte à la liberté, comme une agression», rappelle l’élu écologiste.
Si la fin de la voiture n’est pas encore pour maintenant, la réflexion vers une phase transitoire est donc, elle, bien entamée, et les initiatives foisonnantes. Dans le public, un homme s’interroge : «Quand aura-t-on, à côté de la roue de secours, un vélo pliable ?»

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