8 janvier 2013

Faut-il restreindre l’usage des véhicules diesel ? 


Ci-dessous ma réponse à cette question posée par le journal La Croix.

"En tant que responsables politiques – et même si les collectivités n’ont qu’une marge de manœuvre limitée –, nous ne pouvons pas rester inactifs face à cette problématique de la pollution au diesel qui risque de finir en scandale de santé publique. Reste qu’il faut trouver le bon échelon pour mettre en œuvre des mesures efficaces.

Ainsi, toute mesure prise uniquement aux portes de Paris n’aurait aucune efficacité en termes de qualité de l’air face à la problématique des pollutions importées. Et comme les reports de trafic se feraient sur la petite couronne, cela serait socialement difficile à justifier. Le plus pertinent est donc d’agir au sein de l’anneau de l’A86, qui englobe 70 communes. C’est la bonne échelle pour revenir dans les clous européens.
Par ailleurs, nous pouvons toujours baisser la vitesse sur les axes routiers ou interdire le trafic de poids lourds, cela ne suffira pas face à l’ampleur du défi que représente un parc automobile “diesélisé” à 70 %. Il faut un plan national de sortie du diesel – alors qu’aujourd’hui les aides publiques encouragent l’achat d’un véhicule diesel – et le développement de modes alternatifs de transport comme le covoiturage ou Autolib’.

Il faudrait arriver à un modèle de déplacement en ville où l’usage de la voiture serait limité aux artisans ou aux personnes à mobilité réduite. Il faut sortir de ce modèle où les gens sont pris au piège de leur voiture faute d’offre de transport public suffisante, voiture particulièrement polluante puisqu’on les a incités fiscalement à acheter un véhicule diesel.

Il y a trois catégories de victimes dans cette affaire : celles qui respirent un air malsain ; les propriétaires de voiture diesel et les salariés du secteur automobile français qui va devoir changer de modèle…

D’autres mesures doivent être prises. Il faut ainsi avancer sur la question des feux de cheminée. Le plan de protection de l’atmosphère d’Île-de-France que l’on vient de voter prévoit ainsi d’interdire les foyers ouverts dans les constructions publiques. La lutte contre la pollution de l’air ne peut qu’être globale. À la station des Halles, on retrouve les produits phytosanitaires de Seine-et-Marne !"

RECUEILLIS PAR EMMANUELLE RÉJU 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire