Dépêche Sipa : Le Maire de Paris demande un plan national contre le diesel
PARIS (Sipa) -- Alors que le Conseil de Paris doit débattre lundi de la lutte contre la pollution, le maire Bertrand Delanoë demande au gouvernement de "réfléchir à la réduction progressive des avantages fiscaux actuellement accordés aux véhicules diesel".
A Paris, la lutte contre la pollution est "une question sanitaire (...) majeure", écrit le maire dans sa communication. En ligne de mire notamment, les gaz d'échappement des moteurs diesel, classés en juin "comme étant cancérogènes pour l'homme" par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) - qui fait partie de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Or la France "est au diesel jusqu'au cou", explique à Sipa René Dutrey, adjoint au maire de Paris chargé du développement durable (EELV).
A Paris, la lutte contre la pollution est "une question sanitaire (...) majeure", écrit le maire dans sa communication. En ligne de mire notamment, les gaz d'échappement des moteurs diesel, classés en juin "comme étant cancérogènes pour l'homme" par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) - qui fait partie de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Or la France "est au diesel jusqu'au cou", explique à Sipa René Dutrey, adjoint au maire de Paris chargé du développement durable (EELV).
Au 1er janvier 2012, 60% du parc automobile français roulait au diesel, selon le Comité des Constructeurs Français d'Automobiles (CCFA). Une proportion qui augmente, puisqu'en 2011 les immatriculations de voitures particulières neuves équipées d'un moteur diesel ont représenté 72% du total.
"Inciter les constructeurs automobiles"
Principale raison de cet engouement: la taxation avantageuse du gazole par rapport à l'essence. La taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICP) se monte à 42,84 euros/hectolitre pour le premier, contre 60,69 euros/hectolitre pour les supercarburants sans plomb (SP). Résultat, à la pompe, le diesel coûtait 1,37 euros le litre le 2 novembre, contre 1,48 euros pour le SP 95 et 1,54 euros pour le SP 98, selon les relevés de la Direction générale de l'énergie et du climat.
"Historiquement, ce différentiel de taxes s'explique par une volonté politique de favoriser le transport routier, puisque les moteurs des camions tournent au diesel", explique à Sipa Jean-Louis Schilansky, président de l'Union française des industries pétrolières (UFIP). "Ensuite, l'industrie automobile s'est engouffrée dans la brèche et le diesel a décollé".
"Interdire la circulation des véhicules diesel à Paris dans un délai rapproché reviendrait donc à rendre impossible la majorité des livraisons et à empêcher les artisans d'exercer leur activité professionnelle. Cela contraindrait également une grande partie des Franciliens à changer de véhicule, alors qu'ils n'en ont évidemment pas tous les moyens", note le maire de Paris. La question est donc renvoyée au gouvernement, qui doit "inciter les constructeurs automobiles à fabriquer des véhicules avec d'autres types de motorisations". Une réduction de la part du diesel ne peut fonctionner que dans le cadre d'un "plan national de sortie du diesel", résume René Dutrey.
"On ne pourra pas s'exonérer d'un débat"
"Sur la fiscalité écologique, la vraie question c'est la fiscalisation du diesel", a reconnu mercredi à titre "personnel" le commissaire général à l'investissement Louis Gallois, devant la commission des Finances et des Affaires économiques de l'Assemblée nationale. "J'estime qu'on ne pourra pas s'exonérer d'un débat sur le prix du diesel", a-t-il par ailleurs déclaré dans le quotidien Les Echos.
De son côté, l'UFIP se dit favorable à une remise à plat des taxes, pour des raisons industrielles. "Aujourd'hui, la France importe environ la moitié de sa consommation de diesel, tout en exportant presque 40% de sa production d'essence", note Jean-Louis Schilansky. "Il faut donc rééquilibrer les choses".
Reste à convaincre les constructeurs automobiles français, qui représentent aujourd'hui, selon le CCFA, 25% du marché européen des voitures roulant au diesel. "Défavoriser le diesel serait pénalisant pour la compétitivité de l'industrie automobile, qui a réalisé d'importants investissements dans ce domaine", fait valoir à Sipa le groupe PSA Peugeot Citroën. Considérant que les filtres à particules - obligatoires pour tous les nouveaux modèles depuis 2009 et pour tous les nouveaux véhicules depuis 2011 - permettent de "filtrer 99,9% des particules", PSA assure que désormais le diesel ne "pollue pas plus que l'essence" et fait valoir qu'il permet même "d'atteindre les objectifs de réduction du CO2".
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